Festival de court métrage culturel : « Le souffle englouti » propulse ses talents à l’international | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Du 22 au 26 juillet 2025, le Musée National des Arts, Rites et Traditions du Gabon a accueilli la première édition du Festival de court-métrage culturel. Une plateforme qui a permis au jeune réalisateur gabonais Mullan Apagha de présenter son œuvre « Le souffle englouti », et de révéler Esther Dianga, couronnée meilleure actrice. Une immersion réussie dans l’univers du cinéma gabonais en devenir.

Une séquence du court métrage «Le souffle englouti» avec son héroïne, Esther Dianga. © D.R.

Une vue du sacre du «souffle englouti» au festival court métrage culturel. © D.R
Sous le thème « Retour aux sources », la première édition du Festival de court-métrage culturel a tenu toutes ses promesses. Trois jours durant, des jeunes cinéastes gabonais ont pu mettre en lumière leur créativité et leur sensibilité artistique. Parmi les œuvres en compétition, « Le souffle englouti », court-métrage de fiction réalisé par Mullan Apagha, a particulièrement retenu l’attention du public et du jury.
Basé à Dakar, le jeune réalisateur a profité de cette occasion pour présenter son film pour la première fois au Gabon. « Être finaliste au festival du court-métrage culturel au Gabon était une grande victoire pour mon équipe et moi », confie-t-il, visiblement ému. Pour lui, cette sélection marque le début d’un parcours qu’il espère jalonner de récompenses.
C’est aussi grâce à ce film qu’une nouvelle étoile du cinéma gabonais a été révélée : Esther Dianga, étudiante en journalisme et communication, primée meilleure actrice. Son interprétation, jugée sensible et puissante, a conquis le jury. « Ce n’était qu’un rêve de petite fille et aujourd’hui, les choses prennent une autre tournure », a-t-elle déclaré. Vivant également au Sénégal, elle se dit fière de cette reconnaissance qui renforce son sentiment d’appartenance à son pays d’origine, le Gabon.
Mais derrière ce succès, l’actrice ne cache pas les difficultés du tournage : « Jouer la folie, courir sans arrêt, affronter le froid, toucher l’eau de mer… Ce n’était pas évident. Mais j’ai eu une équipe formidable autour de moi. »
Une dynamique en faveur des jeunes talents gabonais
Le Festival de court-métrage culturel ne s’est pas limité à la projection de films. Il a également offert des tables rondes, masterclasses et échanges professionnels, confirmant son rôle d’incubateur de talents. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de valorisation de l’art cinématographique au Gabon, aux côtés d’initiatives comme le Festival du cinéma de Libreville et Liberté ou encore La Semaine du cinéma actuellement en cours.
Pour Mullan Apagha et Esther Dianga, cette reconnaissance locale constitue une rampe de lancement vers l’international. Leur film « Le souffle englouti » est déjà sélectionné pour la 3e édition du Festival International du Film Espoir (FIFE), et sera projeté en avant-première à Paris le samedi 9 août au Cinéma Saint-André. Une belle vitrine pour le talent gabonais réalisé depuis la diaspora.
Toutefois, ces belles perspectives posent une question centrale : le Ministère de la Culture et les institutions en charge de la cinématographie sont-ils prêts à accompagner ces talents sur le long terme ? La reconnaissance nationale est une première étape, mais l’enjeu aujourd’hui est de structurer un véritable écosystème du cinéma gabonais, capable de porter ses talents au-delà des festivals.
Avec «Le souffle englouti», le Gabon souffle sur les braises d’un cinéma en construction. Reste à lui donner l’oxygène nécessaire pour briller durablement.
Auteur :Thécia Nyomba