Avec Alexa +, Amazon recadre sévèrement son assistante personnelle

On ne va pas se mentir. Cela fait de nombreux mois que les possesseurs d’une enceinte connectée Echo ou Echo Show d’Amazon trouvent qu’Alexa, l’assistante virtuelle qui a fait le succès de ces petits appareils, a pris un sacré coup de vieux. Et pour cause.
Face au tsunami des intelligences artificielles avec agents conversationnels, Alexa, sa lenteur, son manque récurrent de compréhension, sa voix saccadée et ses réponses limitées avait pris un sérieux coup de vieux. Las ! Amazon va dégainer Alexa +, une petite sœur beaucoup plus en accord avec son époque. Et les promesses d’Amazon sont nombreuses. Qu’on se le dise, Alexa +, c’est « plus » !
Une assistante ringardisée
Pas sûr qu’à part lui demander de lancer la musique, allumer et éteindre la lumière, mettre en minuteur en cuisine ou faire le bruit du cochon (quand ce n’est pas celui du pet), les millions d’utilisateurs d’Alexa utilisent vraiment l’assistante virtuelle d’Amazon.
Présente dans 600 millions d’appareils connectés, Alexa n’en finissait pas de s’essouffler depuis l’arrivée des IA génératives avec agents conversationnels, comme Gemini de Google, qui l’ont, il faut bien l’avouer, ringardisée.
Bonne nouvelle : inutile d’envisager d’envoyer au recyclage votre ancienne enceinte Echo ou Echo Show (et téléviseurs Fire TV), vous allez pouvoir procéder à son reboot.
Amazon vient en effet de présenter Alexa +. La petite sœur d’Alexa va arriver avec un peu de retard (l’accouchement, initialement prévu fin 2024, a été retardé), d’abord aux États-Unis, mais devrait rapidement entamer sa tournée planétaire. Ce qui va changer ?
Des conversations enfin fluides
D’abord son langage. Il vous sera possible avec Alexa + de parler normalement (et non plus comme à l’idiote du village, qui n’arrive pas à vous comprendre, comme parfois…). L’IA embarquée tiendra ainsi des discussions naturelles et fluides (comme Gemini de Google) et possédera même de la mémoire.
Ainsi, Alexa + se souviendra-t-elle de vos précédentes requêtes et adaptera ses nouvelles réponses en conséquence. L’assistante comprendra aussi nos émotions selon le ton de notre voix. Ainsi, la façon avec laquelle nous prononcerons son nom « Alexa » pour l’activer influera-t-elle sur la façon avec laquelle elle nous répondra. Ce qui fout un peu la trouille…
Alexa + autorisera par ailleurs des requêtes beaucoup plus poussées, avec des commandes multiples. Selon Amazon, il sera par exemple possible de commander grâce à elle des repas en tenant compte de certaines spécificités ou exigences, comme les préférences alimentaires des personnes de la maison.
Même chose pour réserver un week-end : il sera possible de demander à Alexa + de vous suggérer, puis de booker un séjour dans un lieu précis, selon un budget que vous lui aurez communiqué. Les scénarios vont ainsi se multiplier, notamment pour des fonctionnalités de « voice shopping » (shopping à la voix), sur lesquelles Amazon mise beaucoup.
Des caméras de haute surveillance
Autre champ d’action, évidemment, la maison connectée. Là encore, les interactions avec Alexa + vont évoluer. Si l’on est équipé d’appareils compatibles, il sera par exemple possible de demander à l’assistante : « Lance l’aspirateur robot, mais évite de réveiller le bébé ». Ainsi, l’aspi ne passera pas dans la chambre de votre chère tête blonde… Trop chou.
Plus bluffantes encore seront les interactions avec les caméras Ring du fabricant. Grâce à la recherche vidéo intelligente, il sera possible de demander à Alexa + de vous montrer à quelle heure est passé un livreur, ou si le chien est bien allé en promenade dans la journée.
Alexa + va aussi fouiller dans les archives vidéo des caméras et trouver les infos souhaitées. Un système qui rappelle beaucoup les promesses du Google TV Streamer 4K. Et qui peut faire peur à cause des dérives occasionnées : « Alexa, dis-moi à quelle heure est rentré mon mari ce soir ? ».
Des divertissements encore plus divertissants
Côté divertissement, l’intelligence renforcée d’Alexa + sera évidemment de mise. Démo à l’appui, Amazon a montré comment on pouvait par exemple demander à l’assistante « Quelle est la chanson que chante Bradley Cooper dans le film A Star is born ». Pas de secret pour Alexa +, la réponse est instantanée : Shallow, avec Lady Gaga. Plus fort, l’assistante pourra vous monter sur votre téléviseur la scène correspondante.
Pour les plus petits, Alexa + saura inventer de toutes pièces une histoire à raconter, en tenant compte des ingrédients que l’on voudra bien y insérer : « Raconte une histoire dans laquelle Tom qui a 5 ans sauve son copain Sofiane prisonnier d’un dragon »…
C’est donc un nouveau champ des possibles qui va s’ouvrir avec Alexa + qui, par ailleurs, prendra aussi la forme d’une application Web à installer sur son ordinateur, comme Copilot, Gemini, Perplexity… Construite à partir de grands modèles de langage (LLM) développés par Amazon (Nova) et Anthropic (Claude), la nouvelle assistante risque de vite rattraper son retard, de gagner en simplicité d’usage mais aussi en efficacité. C’est en tout cas ce que l’on espère…
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, la plupart des appareils Amazon Echo et Echo Show pourront prendre en charge Alexa + grâce à une mise à jour : toutes les enceintes Echo récentes, ainsi que les enceintes/vidéo Echo Show 8, 10, 15 et 21. Mais Alexa + ne sera pas gratuité : Amazon évoque le tarif (prohibitif et dissuasif) de 19,99 euros/mois aux Etats-Unis. Mais Alexa + sera gratuite pour les abonnés Amazon Prime. Reste à savoir si le prix d’Amazon Prime (actuellement de 69,90 euros/an) ne va pas augmenter…