Les deux « super-prisons » pour narcotrafiquants sont désormais connues

On connaît désormais les deux « super-prisons » sélectionnées par le gouvernement. La première prison de haute sécurité, qui accueillera d’ici à fin juillet les 100 narcotrafiquants les plus dangereux, sera celle de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). A partir de mi-octobre, il y aura également le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), a annoncé jeudi Gérald Darmanin.
« Nous aurons deux établissements de haute sécurité cette année. Le premier, le 31 juillet prochain, sera en fonction à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais et le deuxième, pour le 15 octobre prochain, sera à Condé-sur-Sarthe, dans l’Orne », a déclaré le garde des Sceaux sur France 2. « Ça fait 200 narcotrafiquants qui, d’ici le 15 octobre, seront totalement à l’isolement du reste de la société », a-t-il ajouté.
Etablissements hyper-sécurisés
Ces deux prisons, toutes les deux récentes, sont déjà les deux établissements les plus sécurisés de France. Mais le ministre a souligné qu’il fallait « rendre tout à fait hermétiques les deux établissements, renforcer les moyens, y mettre un certain nombre de personnels supplémentaires ». « A partir du mois d’avril, pour la prison du Pas-de-Calais, on sortira les détenus qui ne sont pas concernés », a-t-il encore indiqué. « On fera pendant deux mois des formations pour les agents, une sécurité totale et les travaux. Et à partir du mois de mai-juin, les nouveaux détenus rentreront ».
« C’est une révolution pour les prisons françaises, pour l’administration française, on n’a jamais fait ça », s’est-il félicité, assurant qu’il ne fallait « plus jamais une affaire Amra ». Le narcotrafiquant Mohamed Amra, qui était l’homme le plus recherché de France et a été arrêté en Roumanie, a été incarcéré dans le centre déjà ultra-sécurisé de Condé-sur-Sarthe après sa remise à la France.
Son cas, après son évasion sanglante qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires en mai 2024, a plusieurs fois été invoqué par M. Darmanin pour justifier la création de nouvelles prisons destinées aux trafiquants de stupéfiants, dont le régime carcéral d’isolement est inspiré de la lutte anti-mafia en Italie. Ce « régime de détention très strict » a fait l’objet d’un amendement à la proposition de loi sur la lutte contre le narcotrafic, qui a été adopté mercredi par la commission des lois de l’Assemblée nationale.