Michel Ongoundou Loundah : Un Parti Divisé, un Leadership Fragile et une Vision Floue pour le Gabon

Michel Ongoundou Loundah

Libreville – Alors que le Gabon se prépare pour l’élection présidentielle d’avril 2025, Michel Ongoundou Loundah tente de s’imposer comme un candidat de l’opposition face au président de transition Brice Oligui Nguema. Pourtant, son parcours politique est marqué par des conflits internes, un manque de reconnaissance nationale et une absence de vision claire pour l’avenir du pays.

Le premier obstacle majeur auquel fait face Ongoundou Loundah est la division profonde au sein de son propre parti, RÉAGIR (Réappropriation du Gabon, de son Indépendance, pour sa Reconstruction). Plusieurs cadres influents, dont Bruno Ondo Mintsa, contestent son leadership et affirment que Lionel Persis Essono Ondo est le véritable président intérimaire du parti. Cette bataille interne remet en question sa légitimité et soulève des doutes sur sa capacité à rassembler une coalition politique solide, condition essentielle pour diriger le pays.

À ces tensions s’ajoute un manque criant d’expérience politique. Nommé à la tête de RÉAGIR en janvier 2025, Ongoundou Loundah dispose d’un parcours limité en matière de gouvernance nationale. Ses critiques envers le gouvernement de transition sont nombreuses, mais il peine à proposer des solutions concrètes et applicables. Sa nomination récente au Sénat par la même administration qu’il dénonce pose également la question de son indépendance politique et de sa cohérence idéologique.

Autre défi de taille : son absence de notoriété auprès de la population gabonaise. Contrairement à d’autres figures politiques bien établies, Ongoundou Loundah n’a pas encore su mobiliser une base électorale solide ni convaincre les électeurs qu’il représente une alternative crédible.

En interne, son parti semble au bord de l’implosion. Si les tensions persistent au sein de RÉAGIR, il risque de perdre toute crédibilité en tant que leader d’opposition et de voir son image ternie par des querelles intestines.

Enfin, son programme politique reste flou. Bien qu’il mette en avant des idées comme la souveraineté nationale et le pluralisme politique, il n’a pas encore détaillé des mesures concrètes pour redresser l’économie, améliorer les services publics ou renforcer la gouvernance. Face aux défis actuels du Gabon, cette imprécision pourrait décourager de nombreux électeurs à lui accorder leur confiance.

Malgré ces nombreuses faiblesses, Michel Ongoundou Loundah continue d’affirmer qu’il incarne le renouveau et la rupture avec le passé. Mais pourra-t-il surmonter les divisions internes, élargir son influence et prouver qu’il a la stature d’un chef d’État ? À l’approche du scrutin, les Gabonais devront trancher : s’agit-il d’un véritable espoir pour le pays ou d’un candidat dont les failles pourraient précipiter l’opposition dans l’échec ?