Crise à la Comilog : Plus de 2 milliards de F.CFA de pertes par jour | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Pourtant en négociations depuis le 30 décembre 2024, à la suite de la signature du protocole de médiation sous l’égide du ministre du Travail et de la Lutte contre le Chômage, les six syndicats de la Comilog ont de nouveau rompu le dialogue social, le 6 mars. 24 heures plus tard, les responsables la filiale gabonaise du groupe Eramet ont avisé de ce que l’entreprise accuse, du fait de ce débrayage, des pertes de plus de 2 milliards de francs CFA par jour. Un gros manque à gagner pour l’économie nationale.

Les représentants de la direction générale de la Comilog et celui d’Eramet au Gabon, le 7 mars 2025, à Libreville. © GabonReview
Depuis le 6 mars 2025, les six syndicats de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) sont de nouveau en grève. Malgré la médiation menée par le ministre du Travail et de la Lutte contre le Chômage, Adrien Nguema Mba, les négociations ont finalement été bloquées au point que les agents syndiqués ont décidé de relancer leur piquet de grève. De son côté, la direction générale dénonce une action «unilatérale», «en contradiction avec les dispositions du Code du travail en République gabonaise». Mieux, une conférence de presse a été organisée le 7 mars, au cours de laquelle, le responsable de la Communication, Aunel Loumba, la directrice des Ressources humaines, Safi Virginius, accompagné du représentant d’Eramet au Gabon, André Massard, ont apporté des éclaircissements sur ces événements plombant la première entreprise nationale, toutes catégories confondues.
Un délai trop court pour aborder tous les points
C’était donc l’occasion pour la direction de Comilog d’attirer l’attention et de dire sa part de vérité. Ce qui est certain, dans cette situation, est que le protocole de médiation est arrivé à expiration le 27 février 2025, sans que l’ensemble des revendications n’ait été traité. La directrice des Ressources humaines, Safi Virginius, a expliqué à ce sujet que «le protocole initial signé en décembre 2024 prévoyait un délai de traitement des sujets de deux mois. Un délai trop court pour pouvoir aborder tous les points».
«Le médiateur nous a proposé de rassembler les partis pour pouvoir le prolonger. Les partenaires sociaux n’ont pas souhaité prolonger les discussions et ont choisi de rentrer en grève alors qu’il est possible de continuer à discuter, de trouver des solutions apaisées et durable pour tous», a-t-elle développé.
La Comilog insiste sur le fait qu’«aujourd’hui, cette grève non-encadrée présente un risque majeur pour la sécurité des employés, ainsi que pour les sites industriels stratégiques de l’activité minière». «En tant que moteur du développement socio-économique du Gabon, la Comilog alerte sur les conséquences d’un arrêt prolongé des activités qui mettront en péril les milliers d’emplois, la stabilité de la province du Haut-Ogooué et l’économie nationale, avec des pertes estimées à 2 milliards de francs CFA par jour», a fait savoir le responsable de la Communication, Aunel Loumba.
L’une des entreprises les plus généreuses du Gabon
Alors que la Comilog est l’une des entreprises les plus généreuses du Gabon et un acteur clé du développement du pays, ce nouveau mouvement d’humeur pourrait avoir des répercussions dramatiques sur l’économie nationale et sa stabilité. En conséquence, Aunel Loumba souligne que «si le droit des grèves est légitime, il doit être exercé dans un cadre légal garantissant une issue constructive pour l’ensemble des parties prenantes». C’est dans ce sens que la Comilog appelle tous ses partenaires sociaux «à renouer rapidement le dialogue afin d’aboutir à une solution équilibrée dans l’intérêt des salariés de l’entreprise et du Gabon».
Insistant sur le fait que le médiateur désigné reste le ministre du Travail, Safi Virginius a fait savoir que la Comilog se soumettra aux décisions de ce dernier. «Nous nous plierons à tout ce que notre médiateur nous demandera de faire parce que nous sommes engagés pour que ce processus puisse aboutir», a indiqué le membre du Comité de direction de la Comilog.
A la survenue de la grève, la Comilog avait déjà indiqué que «les revendications syndicales, impliquant une augmentation globale de plus de 12 milliards de francs CFA (+28,9%) des frais de personnel, ne sont pas soutenables pour l’entreprise». La compagnie rappelait également -qu’elle représente près de 600 milliards francs CFA de contribution annuelle à l’économie gabonaise, tout comme elle participe pour plus de 7 milliards de francs CFA par an au développement de de la province du Haut-Ogooué.