Présidentielle 2025 : l’épreuve complexe des langues maternelles | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

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Afin de garantir que chaque candidat maîtrise une langue locale, une commission a évalué leurs compétences linguistiques avant l’élection présidentielle. Si la majorité des prétendants ont satisfait aux exigences, un cas particulier, le babongo ou ibongo, a révélé les difficultés d’évaluation des langues peu courantes.

Face à la rareté du Babongo, la commission d’évaluation linguistique s’est heurtée à ses propres limites, révélant les défis d’inclusion des langues minoritaires dans le processus démocratique. © GabonReview

 

Le 8 mars 2025, la commission d’évaluation de l’aptitude linguistique des candidats à l’élection présidentielle a présenté son rapport final. Elle a insisté sur le sérieux et l’impartialité du processus mis en place afin de garantir que chaque candidat possède une maîtrise suffisante de sa langue maternelle pour communiquer efficacement avec la population.

Le Dr Paul Maixcent Moussinga, rapporteur général de la commission d’évaluation linguistique, le 8 mars 2025, à Libreville. © GabonReview

«Démarré le lundi 3 mars 2025 à 15h, avec la prestation de serment, la commission d’évaluation d’aptitudes linguistiques a travaillé d’arrache-pied pour l’audition des candidats à l’élection du président de la République. Tous les candidats qui se sont présentés à la commission d’aptitudes linguistiques ont été évalués en fonction de leurs compétences linguistiques dans la langue de leur choix», a déclaré le Dr Paul Maixcent Moussinga, rapporteur général.

Le processus a concerné un nombre important de prétendants à l’élection, avec «environ 30 candidatures reçues, mais sont passées ici environ 19 candidats en 13 langues». La commission a insisté sur l’impartialité et la rigueur des évaluations. L’objectif affiché n’est pas d’exclure, mais de s’assurer que les futurs dirigeants pourront s’exprimer avec aisance dans une langue locale. «L’attestation d’aptitude en tant que telle ne peut être délivrée qu’à quelqu’un qui a passé son test, quelqu’un qui s’exprime en langue locale et dont la pensée est traduite par, si vous voulez, le requérant linguistique, si vous voulez en d’autres mots, l’interprète», a expliqué le rapporteur général.

Difficultés à évaluer le candidat Ibela

Toutefois, un cas particulier a mis en évidence certaines limites du système. Le candidat Boris Ibela a souhaité passer son évaluation en babongo (ou ibongo), une langue peu courante. La commission s’est trouvée dans l’incapacité de lui assurer une évaluation correcte, faute d’un interprète qualifié pour traduire ses propos en français. «La langue ibongo, babongo, c’est-à-dire, n’étant pas très familière, la difficulté de communication s’est imposée. À partir de cette difficulté, la commission s’est déclarée incompétente quant à l’audition du candidat Boris Ibela en langue babongo ou ibongo», a précisé le rapporteur.

Avec la clôture de ses travaux, la commission transmet désormais les résultats aux instances chargées de la validation des candidatures. Les candidats qualifiés poursuivront leur parcours électoral, tandis que ceux n’ayant pas satisfait aux critères devront envisager d’autres perspectives.