Pétrole au Gabon : Le gouvernement sommé d’agir avec cohérence et fermeté | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Face aux défis persistants du secteur pétrolier, les ministres en charge des Comptes publics, du Pétrole et de l’Économie ont réuni les opérateurs du secteur pour une mise au point essentielle. Si cette rencontre visait à consolider les relations entre l’État et les acteurs pétroliers, elle a surtout révélé des dysfonctionnements structurels nécessitant des décisions rapides et cohérentes. Fonds de remise en état des sites pétroliers (RES), crédit de TVA et engagement en Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) : autant de dossiers sur lesquels le gouvernement est attendu au tournant.

Face aux défis persistants du secteur pétrolier, les ministres en charge des Comptes publics, du Pétrole et de l’Économie ont réuni les opérateurs du secteur pour une mise au point essentielle. © D.R.
Le gouvernement gabonais a récemment tenu une réunion stratégique avec les opérateurs économiques du secteur pétrolier. Présidée par les ministres en charge des Comptes publics et de la Dette, Charles M’Ba, du Pétrole, Marcel Abeke, et de l’Économie et des Participations, Mark Alexandre Doumba, cette rencontre visait à renforcer la collaboration entre l’État et les entreprises pétrolières autour de trois enjeux majeurs : la gestion des fonds de remise en état des sites pétroliers (RES), le crédit de TVA et la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
Rapatriement des devises et gestion des fonds RES
L’un des points centraux des discussions a porté sur l’application stricte de la réglementation des changes, notamment le rapatriement des devises issues des activités pétrolières et la mise en place de comptes séquestres pour les fonds RES. Cette mesure, dictée par le Chef de l’État et soutenue par les dirigeants de la Cemac, vise à récupérer une partie de la trésorerie nationale et à mobiliser des ressources pour financer le développement du pays.
Les opérateurs pétroliers ont été appelés à se conformer à cette exigence dans les plus brefs délais. L’objectif est de garantir une meilleure transparence dans la gestion des revenus du secteur et d’assurer une contribution optimale au financement des projets nationaux.
Une solution concertée pour le crédit de TVA
Un autre sujet de préoccupation a été la problématique du crédit de TVA, qui freine la trésorerie des entreprises et limite leur capacité d’investissement. Afin de restaurer la confiance entre l’État et les opérateurs économiques, il a été décidé de mettre en place un cadre de travail collaboratif pour trouver une solution équilibrée.
Cette initiative vise à faciliter le remboursement ou la compensation des crédits de TVA, permettant ainsi aux entreprises pétrolières de dégager des marges de manœuvre pour relancer leurs investissements et contribuer davantage à la dynamique économique du pays.
La RSE au service des priorités nationales
La responsabilité sociétale des entreprises a également été au cœur des discussions. Le gouvernement a insisté sur l’importance d’orienter les engagements RSE des entreprises pétrolières vers des domaines d’intérêt général, notamment la santé et l’éducation.
Il s’agit d’assurer que les initiatives prises dans ce cadre répondent aux véritables besoins des populations gabonaises et contribuent au développement durable du pays. Ce dialogue renforcé entre l’État et les pétroliers doit permettre une meilleure coordination des actions et une répartition plus efficace des investissements sociaux.
Cette rencontre témoigne de la volonté des autorités d’aligner les pratiques du secteur aux exigences économiques et réglementaires du pays, tout en garantissant un environnement propice aux investissements. À travers ces engagements, le Gabon affirme son ambition de structurer son industrie pétrolière autour de principes de transparence, d’équité fiscale et de responsabilité sociale, assurant ainsi un développement durable et inclusif.