Conflit social à la Comilog : En contradiction avec le Code du travail, des salaires réels à plus 102,1 % de la moyenne nationale | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Conflit social à la Comilog : En contradiction avec le Code du travail, des salaires réels à plus 102,1 % de la moyenne nationale | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

 

Encore une fois, les syndicats de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) ont rompu le dialogue visant à rechercher des solutions à leurs revendications. Ce jeudi 6 mars, ils ont relancé leur grève suspendue en décembre 2024, et ce malgré la médiation et les bons offices du ministre du Travail. Face à cette situation, la direction générale de l’entreprise a pris acte de cette décision unilatérale des partenaires sociaux d’entamer le débrayage, mais aussi, elle a apporté des précisions, chiffres à la clé.

Comilog représente près de 600 milliards francs CFA de contribution annuelle à l’économie gabonaise. © D.R.

 

Après deux mois d’accalmie, mais surtout de médiation et de négociations, les vieux démons ont refait surface à la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog). Au lieu de poursuivre sur le chemin du dialogue et de la négociation, les syndicats ont plutôt opté pour la poursuite de la grève qu’ils ont entamée ce jeudi 6 mars 2025. Une situation qui passe mal d’autant plus qu’elle impacte le fonctionnement de cette entreprise, fleuron de l’économie nationale et premier producteur mondial de manganèse à haute teneur.

En contradiction avec les dispositions du Code du travail à l’encontre de l’esprit de dialogue et de responsabilité

Pour cette nouvelle tension sociale au sein de la Comilog, le top management de la Comilog a pris acte de cette «décision unilatérale des partenaires sociaux d’initier une grève à compter de ce jeudi 6 mars 2025». «Cette action, survenue en pleine médiation, est en contradiction avec les dispositions du Code du travail en République gabonaise», précise la Comilog, non sans ajouter que «cette décision va à l’encontre de l’esprit de dialogue et de responsabilité nécessaire pour parvenir à des solutions équilibrées et pérennes».

La direction générale de cette filiale du Groupe Eramet «réaffirme son engagement envers la médiation et reste disposée à poursuivre les négociations dans un cadre respectueux des règles et des engagements pris».

Indiquant par ailleurs qu’il prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des sites, des employés et la continuité des activités, le top management de la Comilog s’appesantit sur certains éléments de cette négociation. Il indique que «sous l’égide du ministère du Travail et conformément au protocole de médiation signé par l’ensemble des parties prenantes, la Comilog a multiplié les efforts pour répondre aux attentes des partenaires sociaux, notamment sur des réajustements de rémunération et l’amélioration des dispositifs sociaux».

Le salaire réel perçu par les agents de la Comilog représente 102,1 % de la moyenne du marché gabonais

«Toutefois, les revendications syndicales, impliquant une augmentation globale de plus de 12 milliards de francs CFA (+28,9%) des frais de personnel, ne sont pas soutenables pour l’entreprise», fait savoir l’entreprise. Elle explique en outre que «toutes les propositions de l’entreprise ont été rejetées par les partenaires sociaux, bloquant ainsi toute possibilité d’avancée constructive alors qu’une étude réalisée par le cabinet Mercer en 2024 souligne que le salaire réel perçu par les agents de la Comilog représente 102,1 % de la moyenne du marché gabonais, tandis que le salaire de base s’élève à 86,2 %».

À ce jour, fait savoir la direction générale, plusieurs points cruciaux restent en suspens à savoir l’accord sur les primes et la performance. Ces points n’ont pas encore été examinés par la Commission des négociations salariales. «Les revendications non-salariales sont restées sans issue malgré leur étude par la Commission technique et le constat sur site des conditions de travail a été interrompu par les partenaires sociaux», informe-t-on.

7 milliards de francs CFA pour le développement local

Quoiqu’il en soit, «cette grève fragilise le tissu économique et social de la province du Haut-Ogooué dont des milliers de familles dépendent de l’activité minière». «La Comilog y investit chaque année 7 milliards de francs CFA pour le développement local. Une paralysie prolongée menacerait ces engagements et les futurs investissements des communautés locales», ont prévenu les responsables de l’entreprise. Ce, non sans souligner que «l’impact national est tout aussi préoccupant», d’autant plus qu’«un arrêt de travail prolongé aurait des conséquences majeures pour le Gabon».

Appelant appelle les partenaires sociaux à faire preuve de «responsabilité et à revenir sans délai à la table des négociations, dans l’intérêt des employés, de l’entreprise et du pays», les responsables de la filiale du groupe Eramet rappellent que cette entreprise représente près de 600 milliards francs CFA de contribution annuelle à l’économie gabonaise.