Gabon : Le RPM suspend Joyce Lafitte après des propos polémiques contre d’anciens PDGistes de l’UDB | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

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«À la guerre comme à la guerre» : une tribune qui coûte cher à Joyce Lafitte. Dans un contexte de recomposition politique à la veille des élections, le RPM a suspendu son porte-parole adjoint après une sortie virulente contre les anciens PDGistes intégrés au sein du nouveau parti présidentiel, l’UDB. Une prise de position jugée incompatible avec la ligne du parti et les exigences d’unité au sein de la majorité.

Joyce Lafitte Ntsegue. © D.R.

 

Le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) a annoncé la suspension à titre conservatoire de son secrétaire exécutif adjoint chargé de la communication et des relations extérieures, également porte-parole numéro deux du parti, Joyce Lafitte Ntsegue. Cette décision, prise avec effet immédiat, fait suite à des propos jugés contraires à la ligne officielle du parti et préjudiciables à la cohésion de la majorité présidentielle en construction. Dans un communiqué publié ce 6 août 2025, la direction du RPM motive sa décision par « la gravité des propos récemment tenus sur les réseaux sociaux » par Joyce Lafitte. Le parti évoque notamment leur incompatibilité avec la déclaration de son président en date du 11 juillet 2025.

Ainsi que la nécessité de «préserver l’image du parti» et l’unité au sein du camp présidentiel. La polémique trouve son origine dans une tribune virulente publiée par Joyce Lafitte sur ses plateformes numériques, sous le titre «À la guerre comme à la guerre». Candidat aux prochaines législatives et locales dans le 5ᵉ arrondissement de Libreville, l’intéressé y critique frontalement l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), nouveau parti présidentiel. Du moins, les anciens du Parti démocratique gabonais (PDG) qu’il taxe de «réformés».

«Nous allons leur rappeler pourquoi nous nous sommes battus dans l’opposition toutes ces années sans peur et avec convictions», écrit-il. Et d’ajouter : «hier anciens candidats d’Ali Bongo Ondimba et aujourd’hui candidats de Brice Clotaire Oligui Nguema. Où est l’arnaque ?» Dans le même souffle, il annonce, «le 27 septembre 2025, nous allons avoir un autre coup de libération». Cette sortie, largement commentée sur la scène politique, a suscité l’embarras au sein du RPM, qui tient à l’érection d’une majorité présidentielle.

En prenant ses distances avec les propos de son candidat, le RPM tente donc de rassurer ses partenaires et de préserver sa position dans l’attelage politique en gestation. En attendant les conclusions des instances disciplinaires compétentes, Joyce Lafitte Ntsegue reste suspendu de ses fonctions. Une mesure conservatoire qui intervient à la veille de la clôture du dépôt des candidatures pour les élections législatives et locales, et qui pourrait bien préfigurer d’autres remous internes. Jusqu’où ira le RPM dans sa gestion de cette crise ? La question reste posée.