Gabon : Pour Michel Ongoundou Loundah, le pays n’a pas besoin d’un homme providentiel mais d’institutions fiables | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

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Michel Ongoundou Loundah, le président intérimaire du parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction (Réagir), s’est entretenu avec la presse le 26 février. Il a tenu des propos sans ambiguïté sur la gouvernance du pays, soulignant que l’avenir du Gabon repose sur la construction d’institutions crédibles et solides plutôt que sur un individu providentiel.

Michel Ongoundou Loundah. © D.R.

 

Lors de cet entretien, Michel Ongoundou Loundah a insisté sur la fragilité des institutions gabonaises, affirmant que le pays affiche de faibles scores selon les indicateurs internationaux en matière de gouvernance. Cette situation se traduit notamment par une mauvaise gestion des affaires publiques et une corruption élevée. Selon lui, il est crucial de renforcer les institutions afin d’améliorer l’efficacité du Gabon dans la lutte contre la corruption et d’assurer une meilleure gestion des dépenses publiques. «Le Gabon a besoin d’avoir des institutions fortes, crédibles et qui garantissent les mêmes droits pour tous les Gabonais», a-t-il déclaré.

Le président intérimaire de Réagir a également mis en avant plusieurs éléments essentiels pour un développement politique et économique durable. Selon lui, une croissance économique positive, une société civile dynamique, un État décentralisé et plus inclusif envers les femmes et les jeunes, ainsi qu’un système judiciaire garantissant l’égalité des citoyens, constituent des catalyseurs indispensables à la consolidation des institutions. Il a dans sa démarche, comparé la situation du Gabon à celle de pays africains comme le Ghana, le Cap-Vert ou encore le Sénégal, où la démocratie a atteint un niveau de maturité tel que les crises politiques se résolvent sans recours à la force militaire.

Briser le mythe de l’homme providentiel

Le président intérimaire de Réagir lors d’un entretien avec la presse locale et internationale. © D.R.

«Si le coup de libération du 30 août dernier a été possible au Gabon, c’est parce que nos institutions restent fragiles. Dans des pays où la démocratie est plus établie, les problèmes se résolvent autrement que par les armes», a-t-il fait observer. Pour Michel Ongoundou Loundah, la clé du développement du Gabon ne réside pas dans un individu mais dans un système institutionnel solide et efficace. «Notre pays n’a pas besoin d’hommes providentiels. Il faut sortir de ce mythe. Les Gabonais ont besoin d’un pays qui leur assure des droits égaux, une gouvernance transparente et une justice impartiale», a-t-il conclu.

Dans ce contexte, alors que Brice Clotaire Oligui Nguema est présenté par certains, y compris Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, comme un «envoyé de Dieu» et l’homme de la situation pour l’élection présidentielle du 12 avril, Michel Ongoundou Loundah invite les Gabonais à préférer des institutions fortes à une dépendance envers un individu. Son message résonne comme un appel à la responsabilisation et à la mise en place de structures gouvernantes crédibles et durables pour un Gabon plus juste et stable.