Les prophéties d’Albert Ondo Ossa : entre vision messianique et scénario du chaos | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Dimanche 30 mars, Albert Ondo Ossa, ancien candidat à la présidentielle de 2023 et figure de proue de la plateforme Alternance 2023, a pris la parole dans une déclaration solennelle. Se présentant toujours comme le président légitimement élu, il a dénoncé une nouvelle fois la transition politique en cours au Gabon. Selon lui, cette transition ne serait qu’une mascarade orchestrée pour légitimer le pouvoir du général Oligui Nguema. Mais au-delà de cette critique, il a surtout livré une prédiction fracassante sur l’avenir du pays, affirmant que deux scénarios s’offraient désormais aux Gabonais à l’orée de l’élection présidentielle du 12 avril 2025.

L’ancien candidat à la présidentielle de 2023 et chef de file de la plateforme Alternance 2023 a, pour la dernière fois en qualité de «président élu», pris la parole à la fin du mois de ramadan pour appeler ses partisans à utiliser tous les moyens politiques, démocratiques et diplomatiques pour empêcher l’élection de 2025. © D.R.
L’ancien candidat à la présidentielle de 2023 et chef de file de la plateforme Alternance 2023 a, pour la dernière fois en qualité de «président élu», pris la parole à la fin du mois de ramadan pour appeler ses partisans à utiliser tous les moyens politiques, démocratiques et diplomatiques pour empêcher l’élection de 2025. Selon le professeur Albert Ondo Ossa, les candidats qui s’y présentent cautionnent l’imposture. Il prévient que si Oligui Nguema reste au pouvoir, cela entraînera des règlements de comptes politiques et le maintien du système PDG-CTRI.
Dans son analyse, Albert Ondo Ossa envisage deux chemins diamétralement opposés pour le Gabon. Le premier scénario, qu’il qualifie de « vertueux », consisterait en la validation des résultats de l’élection présidentielle du 26 août 2023, ce qui permettrait d’instaurer un gouvernement compétent et de lancer immédiatement des réformes économiques profondes. Ce scénario, selon lui, est le seul capable de sortir le Gabon de la crise politique et sociale actuelle.
À l’opposé, le second scénario, qu’il qualifie de « catastrophe », se déroulerait si l’élection présidentielle du 12 avril 2025 était maintenue. Dans cette hypothèse, Oligui Nguema consoliderait son pouvoir, ce qui, selon Ondo Ossa, entraînerait des purges politiques et l’instauration d’une véritable dictature. Il met en garde contre les conséquences désastreuses d’un tel maintien du régime actuel, affirmant que cela conduirait inévitablement à un renforcement du système PDG-CTRI, qu’il considère comme responsable des dérives passées du pays.
Un appel à la mobilisation des Gabonais
Ondo Ossa exhorte les citoyens à se positionner clairement face à cette alternative. Il appelle les Gabonais à choisir entre son programme de reconstruction du pays et la poursuite du régime en place, qu’il juge illégitime. Il rejette catégoriquement l’idée d’une nouvelle élection et insiste sur la nécessité d’une résistance active pour faire reconnaître sa victoire de 2023. Selon lui, l’élection de 2025 n’est qu’un leurre destiné à cautionner un « coup d’État » institutionnel.
« Je n’ai jamais parlé de boycott, le boycott appartient à une autre époque », a-t-il déclaré, faisant référence au leader politique, Paul Mba Abessolo « J’ai dit et je répète que cette élection n’aura pas lieu. Il nous appartient d’utiliser tous les moyens politiques, démocratiques et diplomatiques pour empêcher sa tenue. »
Une critique acerbe du régime en place.
Dans un ton à la fois prophétique et menaçant, Ondo Ossa avertit que les Gabonais qui soutiennent le régime actuel ou qui envisagent de participer à l’élection de 2025 s’exposent à un avenir incertain. Selon lui, tous ceux qui se positionneront aux côtés d’Oligui Nguema seront, tôt ou tard, les victimes d’un régime autoritaire et vengeur.
« Si d’aventure l’imposteur putschiste réussit à se hisser au sommet de l’État, ils n’auront très bientôt que leurs yeux pour pleurer », a-t-il lancé, avant d’énumérer ceux qu’il considère comme les cibles potentielles de futures représailles politiques.
Selon lui, la famille Bongo, et notamment Pascaline Bongo et ses proches, seront les premières à être écartées. Il affirme que les membres du Parti démocratique gabonais (PDG) ayant soutenu Oligui Nguema pourraient également être les victimes de ce qu’il qualifie de purges politiques. Il ajoute que les membres de la plateforme Alternance 2023 seraient également marginalisés dès lors qu’ils ne serviraient plus les intérêts du pouvoir en place.
Enfin, il prévient que les activistes et les soutiens religieux du régime actuel ne seront pas épargnés par cette spirale de répression. Pour lui, un Gabon sous Oligui Nguema s’apparenterait à une dictature où règneraient l’arbitraire et l’exclusion.
Un dernier avertissement
Dans sa déclaration, Albert Ondo Ossa a conclu en plaçant les Gabonais face à un choix qu’il considère comme déterminant pour l’avenir du pays. Il reprend des références bibliques pour illustrer son propos, citant notamment le livre du Deutéronome : « Vois, je mets aujourd’hui devant toi, ou le bien, la vie et le bonheur, ou la mort et le malheur. » Son message est clair : selon lui, les Gabonais doivent choisir entre le redressement du pays sous sa présidence ou la persistance du chaos sous Oligui Nguema. Une prédiction qui, pour ses partisans, sonne comme une prophétie à laquelle ils doivent se conformer.