Réagir : Déménagement en catimini de François Ndong Obiang et Cie du siège | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

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Le siège du parti d’opposition Réappropriation du Gabon, de son Indépendance, pour sa Reconstruction (Réagir), dirigé par François Ndong Obiang et ses partisans, a fait l’objet d’un déménagement précipité et discret. Le 15 juillet, un camion chargé à saturation a emporté l’intégralité du mobilier et des effets, ne laissant derrière lui aucun vestige. Une situation qui suscite une vive indignation chez les occupants légitimes, qui attendent avec fermeté la décision de justice prévue pour le 12 août prochain.

Le camion affrété par François Ndong Obiang au déménagement au siège de Réagir. © D.R.

 

Le mardi 15 juillet, un événement aussi surprenant qu’exceptionnel s’est produit dans les locaux de Réagir, situés au quartier Bas de Gué-Gué à Libreville. Ces locaux ont été complètement vidés puis verrouillés. Mais plus étonnant encore, les clés ont disparu. Selon plusieurs sources fiables, il semblerait que François Ndong Obiang, dernier occupant et ministre de la Réforme des institutions, ait emporté les clés en toute discrétion. Un ultime acte de défiance envers la procédure judiciaire engagée contre lui ?

Depuis plusieurs mois, ce bâtiment est au cœur d’un conflit judiciaire opposant le camp Ongoundou Loundah au clan Ndong Obiang. Ce dernier aurait investi les lieux, contraignant Félix Bongo, vice-président et occupant officiel, à saisir la justice. Le 9 juillet dernier, alors que Michel Ongoundou Loundah était en réunion stratégique avec des souverainistes, une opération qualifiée de « retrait stratégique » aurait été menée en toute discrétion.

Plus surprenant encore, le mardi 15 juillet à 14h, ni militants ni mobilier ne se trouvaient au siège emblématique. Un site déserté, sans la moindre activité visible, donnant l’impression qu’il n’a jamais été animé. Contacté, Félix Bongo, vice-président de Réagir et principal occupant des lieux, a déclaré : « Je ne possède absolument aucune clé ». Visiblement surpris, il a précisé n’avoir reçu aucune information sur la situation actuelle du siège.

Pourtant, les autorités compétentes prennent cette affaire très au sérieux. Début juillet, trois partisans de François Ndong Obiang — Bruno Ondo Mintsa, Fabrice Ekomo Ossazeh et Denard Ovono alias Wayne, ont été inculpés et attendent désormais leur procès fixé au 12 août. Ironiquement, alors même que les plaignants détiennent légalement leurs droits, ils se retrouvent exclus physiquement des locaux.

Dans ce contexte de séparation à la fois conflictuelle et brutale, il serait légitime que chaque partie conserve ce qu’elle a acquis. En effet, selon une source fiable, presque tous les membres de Réagir ont apporté une contribution matérielle au siège « un verre en plastique, une rame de papier… », alors que le seul à n’avoir jamais versé la moindre contribution financière au titre des cotisations reste le « président fondateur, distingué camarade, candidat naturel » François Ndong Obiang.

Son départ, accompagné d’un camion de déménagement saturé, emportant même l’enseigne du siège, apparaît pour certains, non seulement indigne mais malheureusement prévisible. À quelques semaines des élections locales et législatives, le silence persistant du camp de l’accusé est particulièrement notable. Le verdict judiciaire dans cette affaire est attendu pour le 12 août prochain.