Réformer la Fegafoot : Blanchard Paterne Andoume dévoile sa vision | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

À l’approche des élections de 2026, l’ancien vice-président de la Fegafoot, Blanchard Paterne Andoume, propose une refonte du système électoral de la fédération. Inspiré par les succès du Sénégal, du Maroc et du Rwanda, il défend une gouvernance plus équilibrée, transparente et inclusive, afin de libérer le plein potentiel du football gabonais.

Blanchard Paterne Andoume, ancien vice-président de la Fegafoot. © D.R.
Alors que le football gabonais est à un tournant décisif, une voix s’élève pour proposer une réforme en profondeur du système électoral de la Fegafoot. Blanchard Paterne Andoume, ancien vice-président de la fédération et acteur clé du football national, expose une vision ambitieuse pour moderniser la gouvernance et faire entrer le Gabon dans une nouvelle ère.
Une réforme nécessaire pour un football plus fort
«Notre football a un potentiel énorme, mais il est freiné par une gouvernance qui ne reflète pas la réalité du terrain», affirme Blanchard Paterne Andoume. Avec plus de 25 ans d’expérience en gouvernance et régulation dans une grande entreprise de télécommunications, mais aussi un long parcours au sein du football national (Fegafoot, FC 105, CF Mounana, LINAFP), il a pu observer les forces et les faiblesses du système en place.
Selon lui, l’un des principaux défis réside dans le mode de gouvernance : «Les décisions stratégiques doivent impliquer tous les acteurs du football, des clubs aux ligues provinciales en passant par les entraîneurs, les arbitres et même le football féminin».
S’inspirer des réussites africaines
L’Afrique regorge d’exemples de restructuration réussie. Le Sénégal, sacré champion d’Afrique en 2022, a assis son succès sur une réforme institutionnelle ambitieuse. Le Maroc, demi-finaliste du Mondial 2022, a prouvé qu’une vision claire et une organisation rigoureuse pouvaient mener aux sommets. Le Rwanda, quant à lui, impressionne par l’intégration du football féminin dans sa gouvernance.
«Ces nations n’étaient pas en avance sur nous il y a 10 ans, mais elles ont su moderniser leur football avec des réformes adaptées. Nous devons nous en inspirer tout en tenant compte de nos spécificités», insiste Andoume.
Un nouveau système électoral pour plus d’équilibre
La proposition repose sur une redistribution des voix électorales, garantissant une meilleure représentativité des acteurs du football gabonais : les clubs de D1 (14 équipes) : 3 voix chacun pour 42 voix ; les clubs de D2 (12 équipes) : 2 voix chacun pour 24 voix ; le football féminin : 1 voix pour les 3 premiers clubs donc 3 voix ; les ligues provinciales (9 ligues) : 2 voix chacune pour 18 voix ; les associations (joueurs, entraîneurs, arbitres, football pro) : 2 voix chacune pour 10 voix.
Avec un total de 97 voix, ce système assure une représentation proportionnelle à l’implication de chaque acteur dans le développement du football national.
«Les clubs investissent dans les infrastructures, forment les talents et représentent le Gabon sur la scène internationale. Il est normal qu’ils aient un poids électoral significatif. Mais il ne faut pas oublier les entraîneurs, les arbitres et les ligues, qui jouent un rôle crucial dans l’essor du football local», précise-t-il.
Une transparence renforcée
Pour éviter toute contestation et renforcer la crédibilité du processus électoral, la réforme prévoit la création d’une Commission électorale indépendante, supervisée par la FIFA et la CAF.
«Chaque vote doit être transparent, avec une publication détaillée des résultats et des mécanismes de recours clairs. C’est une exigence non négociable si nous voulons restaurer la confiance dans nos institutions sportives», affirme Blanchard Paterne Andoume.
Un déploiement en trois phases
L’objectif est de mettre en place cette réforme avant les élections d’avril 2026. Un calendrier structuré est proposé : 6 mois de concertation avec les parties prenantes, 3 mois de mise en place des nouvelles structures, 3 mois d’implémentation avant l’échéance électorale.
Un appel au changement
«Le football gabonais mérite mieux. Nous avons des talents, une passion immense et des clubs engagés. Ce qu’il nous manque, c’est une gouvernance à la hauteur de nos ambitions. L’élection de 2026 est une opportunité historique : saisissons-la pour bâtir ensemble un football plus moderne, plus équilibré et plus performant», conclut-il.
Un message fort qui ne manquera pas d’animer le débat à l’approche des échéances électorales de la Fegafoot.