Vote des militaires et des magistrats : «Une avancée vers une démocratie plus inclusive» | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Dans la Transition au Gabon, les nouvelles autorités ont à cœur la réforme globale des institutions en vue de la réorientation de la trajectoire du pays. Une démarche passant également par la réforme du Code électoral dont l’objectif ultime est de parvenir à des élections parfaites, incontestables, libres, transparentes, démocratiques et acceptées par tous. Dans ce texte, des choses et d’autres ont été introduites dans ce texte à l’exemple de l’autorisation faite aux magistrats et militaires à se présenter, sous conditions, aux élections. Ce que le chef de département de l’Intérieur, Régis Immonglaut, présente comme une innovation.

L’inscription du vote des militaires et des magistrats dans le Code électoral participe des réformes permettant aux acteurs clés de la Transition de contribuer à la vie politique. © D.R.
Le nouveau Code électoral gabonais autorise le personnel de commandement et les auxiliaires de commandement, les magistrats, les comptables publics principaux, les officiers généraux, officiers et sous-officiers de toutes les forces de sécurité et de défense à se présenter, sous conditions, aux élections. Si cette disposition a été vivement critiquée par certains opposants, qui craignent qu’elle ne permettre à ces professions de s’ingérer dans le processus politique, via les armes ou des décisions judiciaires, du côté de la haute administration, on évoque plutôt une ouverture et une innovation.
Le 12 avril prochain, les Gabonais sont appelés aux urnes dans le cadre de l’élection présidentielle, selon l’agenda établi par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Cette échéance électorale que toutes les parties souhaitent transparentes, libres, inclusives et démocratiques, marquera la fin de la Transition entamée le 30 août 2023. Elle devrait également enregistrer les candidatures des catégories professionnelles souvent neutres et écartées de ce type de scrutin.
Modernisation du système électoral gabonais et élargissement de la participation citoyenne

Visuel promotionnel de cet article 190 du Code électoral. © GabonReview /Capture d’écran
En effet, dans ce Code électorale répondant à l’ambition de doter le Gabon d’un cadre juridique stable, contribuant ainsi à la restauration de l’ordre constitutionnel, validé par le Parlement, la Cour constitutionnelle et promulgué par le chef de l’État, le Titre II : des dispositions relatives à l’élection des députés, via son Chapitre I : des éligibilités, inéligibilités et incompatibilités et son article 190 indique que «ne peuvent être acceptées, pendant l’exercice de leurs fonctions, sauf démission ou mise en disponibilité préalable, les candidatures des personnes suivantes : le personnel de commandement et les auxiliaires de commandement, les magistrats, les comptables publics principaux, les officiers généraux, officiers et sous-officiers de toutes les forces de sécurité et de défense».
En la validant, les défendeurs de cette décision invoquent «une avancée vers une démocratie plus inclusive». Ceci d’autant plus qu’elle offre, pour la première fois, aux magistrats et militaires la possibilité de briguer des mandats électoraux, à condition qu’ils soient mis en détachement. Aussi, on indique qu’elle répond aux attentes de modernisation du système électoral gabonais et d’élargissement de la participation citoyenne.
Enfin, elle s’inscrit dans un ensemble de réformes visant à rendre le processus électoral clôturant la Transition plus inclusif et permettre à des acteurs clés de cette Transition de contribuer directement à la vie politique, tout en garantissant que leur statut professionnel n’interfère pas avec leurs candidatures. À noter que cette particularité ne sera en vigueur que lors des prochaines élections.